LE CHAOS EST UN ORDRE QUI RESTE À DÉCHIFFRER
« Il s’emparait le mieux qu’il pouvait de pensées et de sentiments qui lui appartenaient ou qui appartenaient aux autres, d’événements et d’hommes, fragments de vie et fragments de livres, comme une eau courante saisit les images sur son parcours et les reproduit, tantôt très exactes, tantôt dénaturées, tantôt incertaines avec des contours vagues et mouvants, à moins qu’elle ne les noie dans une confusion de lignes et de couleurs. » Jens Peter Jacobsen.
Remontent du fond de soi des sensations, des images, des détresses de l’enfance… comme si le temps se rétractait en accordéon dont les faces ne se succèdent plus dans la linéarité, mais comme un habile origami, faisant se rencontrer des parties éloignées géographiquement jusqu’à se confondre. Ce ne sont pas des images nettement découpées des visages et des corps ou des lieux qui surgissent, ce sont les troubles des sensations qui ont laissé quelquepart en nous leurs empreintes et dans lesquelles il semble que nous plongions à nouveau.