REPÈRES BIOGRAPHIQUES

Après des études artistiques à l’ENSAD (École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs) en spécialité Scénographie (mémoire sur le rêve et sa mise en représentation), mes réalisations dans le cadre du spectacle vivant comme dans celui d’expositions ou de festivals (Cogolin, Ténérife, Zagreb, Chalon-sur-Saône), ont été caractérisées par la volonté d’introduire des distorsions perceptives temporelles et spatiales.

Cette pratique des arts de l’espace m’a conduite à privilégier des interventions dans l’espace public aux lieux d’expositions institutionnelles. (à l’exemple de l’installation interactive aux Nicéphore Day’s -Chalon sur Saône…)

C’est la nécessité de mélanger les supports et d’introduire la dimension temporelle dans les dispositifs scéniques qui a imposé -dès les années 80- la pratique de l’informatique multimédia, pratique devenue indispensable depuis ma rencontre avec le compositeur Martin Davorin Jagodic. Les expositions-concerts-performances pour la réalisation desquels je fus sollicitée en partie pour faire de la musique avec autre chose que les sons, organiser une gestualité qui suggère, déclenche une écoute intérieure, et ne se fait pas nécessairement entendre. Partage du travail pour des productions de « musiques-images », des scénographies numériques comme les « Scènes de la vie d’un piano » (coproduction avec le Métafort d’Aubervilliers et les studios de Babelsberg -Berlin).

Un accident survenu plus récemment me laissant quelques déficiences de la main et du bras, j’ai dû renoncer à mes interventions en grand format et à des mise en œuvre trop lourdes.

Ce n’est que depuis l’été 2012 que j’ai pu revenir à une production de peintures de petits et moyens formats.

Cette expérience d’un traumatisme qui fait surgir des perceptions étrangères à soi ou « je est un autre » à la fois son corps et pas lui, a recentré mon attention sur la place du message sensoriel entre les émotions et les perceptions.

Submergé par des images dont l’étrangeté peut provoquer jusqu’à l’effroi si l’on n’essaye pas de les mettre en relation avec un vécu qui nous est propre (y compris dans sa dimension culturelle), l’absolue nécessité de débrouiller ce chaos, oblige à retenir le caractère émotionnel de ces images plus chargées d’affects que de représentations réalistes, pour tenter de les extérioriser. Les faire advenir c’est un long travail de dialogue fait de silences de la main qui doit ‘écouter’ le regard réfléchissant la toile, jusqu’à ce que ce soit elle qui nous ‘dise’ ce qu’elle veut.

Travail d’écoute intérieure pendant lequel l’artiste se perçoit percevant, il élabore des processus non pas (ou plus) à partir d’une intention picturale, mais de ce qui se meut entre la sensation et le support, exacerbe l’attention à l’événement en train d’advenir; fixer l’essence de la perception pour que l’œuvre devienne à son tour stimulus.

Pas d’expressionnisme, pour que ces ‘formes’ à priori très personnelles soient reçues par le spectateur de façon à ce qu’il y attache ses propres images, il y faut toutefois la condition que la représentation s’arrête avant qu’une figuration trop précise ne se forme.

Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris

Maîtrise en philosophie esthétique à la Sorbonne, Paris1

Maîtrise de Arts et technologies de l’image Université de Paris 8

En parallèle, lauréate au concours de professorat de dessin de la Ville de Paris (1ère place), une dimension pédagogique accompagnera toute la pratique artistique, de l’enseignement aux enfants, jusqu’aux premières formations européennes du ‘Plan Média2′ dispensées aux décorateurs de cinéma de la Communauté Européenne, à la FEMIS à Paris et à l’ « Europäische Film Zentrum » des Studios de Babelsberg à Berlin.